– EXTRAIT
« Cela fait plus d’un an que j’ai le passeport israélien. Il y a un an, j’étais sûre de le rendre. Mais on ne rend pas un passeport parce qu’on s’indigne d’une ligne politique, même si elle se durcit, qu’elle va à l’encontre de nos valeurs, de nos convictions, qu’elle suscite la haine, qu’elle attise les tensions jusqu’au sein de sa propre famille. Ce passeport, je ne l’ai pas choisi. Pas plus que le passeport français ou allemand, qu’il ne me viendrait pas à l’esprit de rendre. Je ne sais quoi en faire, de ce papier, de cette idée même de nation, qui nous assigne à un territoire, à une identité, à un récit national. Mais que je le veuille ou non, ce passeport façonne mon rapport aux frontières, à l’histoire, à l’autre, à son regard. »
– L’AUTRICE
Diplômée de sciences politiques, Julia Galaski travaille dans le secteur socio-culturel bruxellois et milite dans différents collectifs pour la défense des droits humains et la justice sociale.