« Corentin Fohlen nous conduit hors des sentiers battus des lieux communs attendus sur la misère et le chaos social, pour nous entraîner dans les arcarnes d’un quotidien plus terre à terre, plus intime et plus humain. Celui de celles et de ceux qui travaillent et dont l’extraordinaire appétit de vivre maintient ce pays debout. Plus question de souffrance ni de misère, les bidonvilles n’apparaissent qu’en filigrane et le parti pris est celui de camper les portraits dans un éclairage qui privilégie une lumière directe, sans fioriture, ni joliesse, mais définitivement éloigné du registre du deuil et de la jérémiade coutumiers des medias de masse lorsqu’il s’agit de parler d’Haiti. […]
C’est à la déconstruction d’un mythe que nous invite ce livre. Au sortir de ce parcours, on est surpris par la cohérence du propos marquée par la persistance de la rigueur et du style. » Jean-Marie Théodat.
Haïti est couramment présentée comme l’île des catastrophes : un pays maudit, balayé tant par les ouragans que par les instabilités politiques, secoué par les tremblements de terre et les soubresauts économiques. Après avoir découvert ce pays au lendemain du séisme du 12 janvier 2010, le photographe passe une première année à couvrir la situation humanitaire, les élections et la crise du choléra. Que des drames. Que le versant noir de ce pays. Pourtant il pressentait qu’une autre facette existait, insoupçonnée, intrigante, celle d’un pays fascinant aux richesses inexploitées.
Pendant six ans il tente de raconter cette île loin des poncifs de la misère, de la violence et du tout humanitaire, pour faire découvrir les potentiels étonnants d’un pays beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Haïti, dont il est tombé amoureux, est trop riche pour ne parler que de sa détresse si souvent caricaturée à longueur d’articles dans la presse. Ce pays, perfusé en continu par des centaines d’ONG, sous influence étrangère à l’ingérence déstabilisante, a pourtant connu dans son histoire une période florissante, enrichissante et créative.
Aujourd’hui encore, Haïti fait naître des talents insoupçonnés à l’énergie débordante et de projets remarquables.
Ses dix-neuf séjours dans le pays ont fait l’objet de reportages publiés dans de nombreux magazines comme : la revue 6 MOIS, L’OBS, le PÈLERIN, CAUSETTE, NÉON, THE GUARDIAN, LIBÉRATION, LA VIE, et EPIC STORIES.
« Armé de son inusable confiance en lui, Corentin Fohlen danse le pas de côté. Il ose, prend le risque de faire ce que les autres ne font pas, de porter son regard dans une autre direction que celui de ses confrères. Il maîtrise cet art du décalage, régi par deux règles. D’abord il faut se poser les bonnes questions. Ensuite, ne pas anticiper l’hypothétique intérêt d’une rédaction, mais se jeter à corps perdu dans une histoire, la décortiquer, porté par l’envie de comprendre et la capacité à se laisser surprendre. Le pas de côté n’est pas la danse des dilettantes. Mais le goût de l’effort ne suffit pas. Il faut que l’entreprise ait un sens. Ce livre a tout lieu d’être parce qu’il en a un, puisé dans les à-côtés. » Marie-Pierre Subtil, rédactrice en chef de la revue Magazine 6Mois.
L’auteur
Corentin Fohlen est un photographe français travaillant en commande pour la presse française et internationale notamment pour : The New York Times, Stern, Le Monde, L’Obs, Paris Match, Libération, Polka Magazine, le Journal du Dimanche, Le Temps…
Né en France en 1981, il couvre l’actualité française et internationale à partir de 2004, avant d’orienter son travail vers des histoires sur le long terme avec une réflexion documentaire.
Corentin Fohlen est lauréat de plusieurs prix internationaux dont deux World Press, en 2016 et 2011 dans la catégorie Spot News, un Visa d’or Jeune Reporter décerné à Perpignan en 2010, un Sony World Photography Award obtenu en 2015…
Egalement disponible : l’ouvrage Haïti accompagné d’un tirage de tête (23x16cm). Les commandes s’effectuent sur cette page.