Les enfermés est un ouvrage qui entraîne le lecteur sur l’autre face de notre société. En prison, en hôpital psychiatrique, en centre de rétention… Basé sur les observations photographiques de Jean-Christophe Hanché, photographe et contrôleur des lieux de privation de liberté, le livre est instructif, choquant et sincère sur les conditions de vie souvent indignes, rapportées depuis ces lieux peu visibles.
L’ensemble des images est corroboré régulièrement par des extraits terribles de lettres envoyées par les détenus au CGLPL, et par des extraits argumentés de rapports de visite ou de recommandations en urgence émises par le CGLPL. Se dessine ainsi un «paysage de l’écart» que le livre donne à voir, la réalité brute des lieux où vivent les enfermés. Adeline Hazan, à la tête du CGLPL, signe une préface engagée, révoltée, à l’image de l’action courageuse qu’elle y mène.
Ils parlent de leur ouvrage :
« Cet ouvrage se veut à la fois un vecteur d’information et un levier pour l’amélioration de la situation des personnes privées de liberté. […] A la lumière des images, des constats et des témoignages qu’il trouvera dans ce livre, j’invite le lecteur à se demander si les conditions d’enfermement qu’a connues la France au cours des dix dernières années préparent de manière pertinente un retour des « enfermés » à la liberté. » Adeline Hazan
« Accéder ainsi aux lieux d’enfermement, aussi longtemps que nécessaire, sans restriction d’accès, est une chance rare dans ma profession de photographe. Je me le répétais sans cesse afin de rendre compte de ce que je voyais au plus près, au plus juste, sans en rajouter ni en soustraire. […] L’immersion sensible dans la plupart de mes photographies n’est pas due à mon audace ou à un engagement téméraire mais uniquement à tout ce temps, invisible et patient, de rencontre avec les personnes qui deviennent les sujets de mes images. Si l’enfermement est malheureusement le principal moyen de punir, il n’en reste pas moins le plus excluant. C’est à l’écart du monde que les personnes privées de liberté poursuivent leur vie, rendant leur future réinsertion d’autant plus délicate. […] Photographier ces personnes permet de les sortir de l’invisibilité au monde extérieur, de tourner leur situation vers un extérieur salutaire, mettant ainsi en exergue leurs droits fondamentaux. » Jean Christophe Hanché