Voici Bagdad, la ville qui est dite ici avec splendeur par une femme poète : « Je t’ai connue » – la voici connue absolument, par un poème où devient possible la connaissance de ce qui est le plus muet et inconnaissable, et ici se prononce, dans les strophes du mouvement et de la victoire du langage, portant à même le sol ravagé. Où la langue se parle à soi-même, et d’elle-même, de poème en poème, elle qui est l’aéronaute sur le tarmac, touchée « entre les voyelles ouvertes ». Et le livre entre les mains et qui tient debout, elle qui sera le corps qui est livre même : « entre les voyelles », le livre et les mains, le livre qui tombe « des pyjamas blancs », « et des tissus noirs » par celle-ci, le poète femme, elle la poète, elle dont l’écriture s’ouvre pour une grande marche de poème
Extrait de la postface de Jean-Pierre Faye
Collection Les Écrits du Nord poésie