« Il faut écrire. Il n’y a pas d’autre chemin que l’écriture pour structurer ses réflexions, forger ses propres convictions, et mettre de la cohérence dans sa pensée d’action. Il n’y a pas de meilleur moyen pour qui veut développer une pensée personnelle et structurée, une pensée éprouvée sur laquelle construire un raisonnement et asseoir une décision. »
Ainsi s’exprime le chef d’état-major des armées, le général d’armée François Lecointre, qui demande à ses militaires d’écrire et de penser ; ainsi est né ce projet de livre qui transforme cet impératif en réalité. L’écriture en effet éveille la conscience ; et le métier des armes ne peut être exercé sans conscience. Ce livre entend montrer combien cette philosophie tient à cœur à l’École navale. Découpé en neuf chapitres, chacun consacré à un lieu emblématique des côtes de la presqu’île de Crozon (la pointe de Pen-Hir, le manoir de Saint-Pol-Roux, les alignements de Lagatjar, le fort des Capucins, l’île aux Morts et l’île Trébéron, l’École navale, les ruines de l’abbaye de Landévennec, le cimetière des bateaux militaires et l’église Saint-Budoc de Trégarvan), l’ouvrage interroge la présence de ces repères sur la bande littorale, appelés amers dans le langage marin. Quatre auteurs reconnus et cinq aspirants livrent ici essais et nouvelles poétiques dans lesquels s’expriment la beauté des ruines, le temps, la permanence, l’imaginaire des côtes, la question du seuil et des limites incarnée dans ces édifices fichés entre terre et mer. Une façon d’évoquer de manière sensible un territoire à la forte charge historique et émotionnelle.