En coulisses avec Amandine Hubert

En coulisses avec Amandine Hubert des éditions Vous êtes ici

Comment vous est venu l’idée de travailler dans l’édition ? Avez-vous toujours eu envie de travailler dans ce domaine ? Pourquoi avoir créé votre propre maison d’édition ?

 

Pas du tout ! J’étais libraire pendant 12 ans, j’ai toujours travaillé dans le livre et déjà quand j’avais la librairie je me rendais bien compte que ce n’était pas vraiment ça que je voulais faire. J’aimais bien vendre des livres mais j’étais assez fascinée par les papiers, par le toucher, de comment ça fonctionne : enfin bref, l’objet-livre me fascinait. C’est venu comme ça, ce n’est pas une envie que j’ai depuis toute petite. Et puis pourquoi avoir créé ma maison d’édition, comme je l’ai dit vendre des livres j’aimais bien mais ce que je voulais vraiment faire c’était d’être créatrice et ça me paraissait un des métiers les plus intéressants dans le monde du livre tout simplement : de créer l’objet-livre, de le penser en amont, de créer des collections et puis nous on a une maison d’édition qui est quand même très créative. Amélie qui est graphiste et moi qui illustre, on fait beaucoup de choses dans nos bouquins même si on fait intervenir d’autres personnes, nos livres sont nos petits bébés.

 

Quelle est la ligne éditoriale de votre maison d’édition et comment celle-ci se démarque-t-elle ?

 

La ligne éditoriale de Vous êtes ici c’est tout ce qui touche à l’alimentation, aux goûts. On est aussi militantes sur le fond de nos bouquins : pour les produits locaux, circuits courts… Donc c’est tout simplement ça la ligne éditoriale : c’est l’alimentation ! Après cela paraît à la fois vaste et en même temps c’est un choix de terrain de jeu, on s’y retrouve vachement et c’est très inspirant. On s’est amusées à répertorier ce qui se faisait en livres de cuisine et c’est quand même très très conventionnel. On avait un peu aussi envie de dépoussiérer tout ça et de renouveler le monde du livre de cuisine en créant un objet graphique plutôt que le traditionnel livre de photos. 

« On avait un peu aussi envie de dépoussiérer tout ça et de renouveler le monde du livre de cuisine en créant un objet graphique plutôt que le traditionnel livre de photos. »

Quel livre avez-vous préféré éditer ?

Ça c’est quelque chose que je dis assez souvent : on n’a pas de livres préférés tout simplement parce qu’on est pas dans la course à la nouveauté. On est des actrices écologiques du monde du livre, on ne veut pas participer à cette espèce de course effrénée justement. Donc notre livre préféré c’est forcément toujours celui qu’on est en train de créer, c’est le dernier et quand il sort il rejoint la famille de tous nos préférés.  

Quelle est votre dernière sortie ?

 

Alors la dernière sortie c’est Dans la cuisine de Globie, c’est un livre de recettes pour les enfants à partir de 8 ans. On avait pour projet avec Odile Bazin de faire un livre de cuisine en autonomie. On voulait vraiment que les enfants puissent s’emparer du livre et qu’ils cuisinent tout seuls – en ayant les parents à côté qui regardent quand même évidemment – mais voilà c’est vraiment un livre pour cuisiner en autonomie. Et on avait envie aussi d’avoir l’entrée du monstre, on appelle ça des recettes dégueulicieuses. Il n’y a pas de pression pour créer un plat qui soit beau. Ce qu’il faut c’est s’amuser, s’amuser en cuisinant, s’amuser en le mangeant. Odile a super bien relevé le défi, elle a vraiment écrit des recettes super accessibles à partir de 8 ans… Et avec Amélie à l’illustration, on a fait un beau petit bébé toutes les trois !

« Et on avait envie aussi d’avoir l’entrée du monstre, on appelle ça des recettes dégueulicieuses. Il n’y a pas de pression pour créer un plat qui soit beau. Ce qu’il faut c’est s’amuser, s’amuser en cuisinant, s’amuser en le mangeant. »

 Quelle est votre dernière lecture ?

 

Le dernier livre que j’ai lu et que j’ai bien aimé, c’est un livre de Jodie Picoult, qui s’appelle Mille petits riens, paru chez Actes Sud. C’est sur le racisme dans la société américaine – par extension dans la nôtre d’ailleurs – et c’était vachement bien. 

 

Propos recueillis en marge de la Foire du Livre de Bruxelles.