En coulisses avec Sandrine Harbonnier des éditions Lucca

En coulisses avec Sandrine Harbonnier des éditions Lucca

Comment vous est venu l’idée de travailler dans l’édition ? Avez-vous toujours eu envie de travailler dans ce domaine ? Pourquoi avoir créé votre propre maison d’édition ?

 

Quand j’étais toute petite, le premier métier que je voulais faire c’était écrivain. C’est un parcours un peu basique : j’ai lu un bouquin et après je voulais en écrire. Puis j’ai vu que c’était un peu compliqué de devenir auteur·ice en France. Pendant le collège et le lycée, je me suis dit que je voulais devenir traductrice, j’ai donc fait une licence anglais/espagnol. Je me suis rendue compte que ça ne me plaisait pas. J’ai fait un Master Édition spécialisé Jeunesse et je me suis rendue compte que le métier qui me correspondait était celui d’éditrice mais en commençant par la correction.

 

Au départ j’étais correctrice pour les grands groupes, pour plusieurs maisons d’édition, principalement dans la science et la vulgarisation scientifique ou les livres pratiques. Et à côté, en loisir, je lisais beaucoup de jeunesse. La science et la jeunesse sont mes deux passions et je me suis dit : en fait ce qui manque c’est une maison d’édition qui réunit les deux. Et j’ai décidé de la créer avec ma collègue qui était dans le même Master que moi. L’objectif était de faire de la vulgarisation scientifique pour la jeunesse en histoire. Ça anime mes deux passions, c’est aussi pour ça que je l’ai créée.

 

Quelle est la ligne éditoriale de votre maison d’édition et comment celle-ci se démarque-t-elle ?

Alors, ça se démarque forcément par la ligne éditoriale très spécifique qui est la vulgarisation scientifique. Habituellement c’est sous forme de documentaire mais nous on ne fait pas du tout de documentaire. On ne fait que de la narration, que de la fiction et on allie la créativité, l’appel à l’imaginaire, l’aspect en connaissances scientifiques et pédagogiques à l’intérieur d’un livre. Elle se démarque par la niche et par la diversité des sciences qu’on aborde pour les enfants. On ne se restreint pas à des sciences qui sont connues par les enfants comme les dinosaures : on aborde aussi des sciences moins connues comme la physique (relativité générale d’Einstein) ou des albums médicaux (appendicite).

« La science et la jeunesse sont mes deux passions et je me suis dit : en fait ce qui manque c’est une maison d’édition qui réunit les deux. »

Quel livre avez-vous préféré éditer ?

En fait, à chaque bouquin t’as quelque chose de différent que tu vas plus ou moins aimer. Par exemple pour Nix Olympica, j’ai beaucoup aimé travailler sur ce livre parce que c’est le journal de bord d’une astronaute française et l’auteur a ajouté d’autres types de ressources documentaires (coupures de presse, transcriptions radio). On s’est beaucoup amusé à créer des templates pour chaque type de ressource, c’était un travail très cool. Après, j’ai eu un coup de cœur pour Lucy et le chien de l’espace, c’est un très beau roman, très poétique. Et j’adore globalement beaucoup travailler sur les albums. Avec les illustrations c’est un autre monde, tu t’amuses sur les formats, les papiers… c’est très cool.

Quelle est votre dernière sortie ?

La toute dernière sortie est un livre qu’on a réalisé en coédition avec l’IUT de la Roche-sur-Yon. C’est un projet un peu spécial, ce sont les étudiant·es qui ont écrit l’histoire. C’est une histoire de super-héros qui découvre un élément chimique sur terre – ce qui est en réalité impensable – mais ça permet de vulgariser les principes de la chimie. Les étudiants s’occupaient de la partie texte et moi je m’occupais de la partie illustration et ensuite on a sorti le petit livre ensemble.

« C’est une histoire de super-héros qui découvre un élément chimique sur terre - ce qui est en réalité impensable - mais ça permet de vulgariser les principes de la chimie. »

Et vos prochaines parutions ?

Une des prochaines parutions est une BD sur Jules Verne et sur son travail d’enquêteur pour Vingt Milles lieues sous les mers. Une autre parution est un imagier sur les lémuriens, qui présente dix espèces de Lémuriens pour les tout-petits, un tout carton. Et enfin, par les mêmes autrices qui ont fait Petit cœur hardi, grand cœur de fourmis, un abécédaire sur les espèces nocturnes et bioluminescentes. Il y aura des pages dépliantes à l’intérieur et de l’encre UV. C’est une encre que tu viens éclairer avec une lumière noire pour montrer quelles espèces sont bioluminescentes. Ce sera un grand format, le même format que Petit cœur hardi, grand cœur de fourmis. Il y aura une centaine de pages donc une double page par lettre.

Quelle est votre dernière lecture ?

J’ai dû mal à lire mais je relis beaucoup de choses. La dernière chose que j’ai relu c’est les Légumes d’automne et d’hiver, donc une sorte de notice sur comment et quand planter les légumes. Sinon le dernier album jeunesse de l’auteur de Nix Olympica, Nicolas Beck. C’est l’histoire de Curiosity, un robot qui fait le voyage vers Mars. En plus de découvrir Mars et le voyage spatial,  il explore les sentiments et les émotions (la colère, la peur, le froid).

 

Propos recueillis en marge de la Foire du Livre de Bruxelles.